Le rire subversif dans Gargantua
La satire est un élément central du comique dans Gargantua, visant à critiquer la société par le biais du rire. Les principales cibles de Rabelais sont la politique et la religion.
La satire politique se concentre sur la figure du mauvais roi, représentée par Picrochole. Ce personnage ridicule ambitionne de conquérir le monde alors qu'il ne maîtrise même pas sa propre colère. Les allusions à la devise "plus ultra" permettent de reconnaître Charles Quint comme la véritable cible de cette critique.
Exemple: La satire se manifeste également dans les noms ridicules attribués aux capitaines de l'armée de Picrochole, comme "Merdaille" ou "Trepelu".
La satire religieuse vise principalement les moines et les théologiens de la Sorbonne. Le premier précepteur de Gargantua, Thubal Holoferne (dont le nom signifie "confusion" en hébreu), est décrit comme un "vieux tousseux" incompétent. Les moines de l'abbaye de Seuilly sont également tournés en ridicule, présentés comme incapables d'agir et fondamentalement inutiles.
Quote: "Leur seule idée pour résister aux ennemis est de faire une belle procession et de bégayer des prières où la déconstruction des mots témoigne de la perte du sens : 'ni, ni'm, pe, ne, ne, ne, ne, tum, tum...'"
En abaissant ce qui est censé être noble, la satire mobilise le registre burlesque, renforçant ainsi son impact comique et critique.